La Fédération Freudienne de Psychanalyse (F.F.D.P.)
Pour les élèves de premier cycle, chaque directeur d'institut vous tiendra informés au fur et à mesure des dispositions prises concernant les cours, pensez à consulter les sites des Instituts concernés régulièrement
Chers adhérents
Nous voilà à l’orée, une fois encore, d’une toute nouvelle année, balbutiant ses tout premiers mots.
Nous entendons ici et là que personne ne regrettera la précédente, bon vent à elle, et comptons sur celle-là pour nous faire oublier son ainée.
Or, à trop vouloir considérer le passage d’une année à l’autre comme une rupture, nous pourrions être déçus. D’ailleurs, et pour l’heure, rien de ce qu’elle nos propose ne semble très différent de ce que nous avions.
Sans doute devrions-nous, plutôt que de fantasmer une rupture, voire une annulation, envisager la continuité des choses, le lien entre les choses :
Bien sûr, cette année qui s’ouvre à nous ne peut être l’exacte copie de 2020, et bien sûr que sous bien des aspects, nous n’aurons pas de mal à en faire le deuil…mais nous ne savons nous éloigner du passé que pas à pas, jour après jour, d’une heure à l’autre, à une seconde près quelque chose a changé mais si peu encore, un peu tout de même…
Laissons donc le temps au temps d’accomplir les choses, et pendant ce temps, chacun d’entre nous continue de s’adapter.
Nous n’avons pu que constater, au fil des consultations de cette fin d’année, que la Covid, quand elle n ‘affecte pas directement les personnes, provoque des dégâts collatéraux : ce n’est pas le virus qui à lui seul amène le sujet à prendre rendez-vous, mais tout ce qui autour, devient insupportable.
Privation de plaisirs, contraintes multiples, ambiance morbide, absence ou manque d’un horizon clair, peu d’échappatoires le tout compris dans une temporalité qui n’arrête pas de s’étirer…bref, « ça ne va pas ».
Dans ce contexte inhabituel, s’adapter, aujourd’hui, revient peut-être à prendre son mal en patience.
Pour les psychanalystes en particulier, prendre son mal en patience, n’a rien de passif : vu de l’intérieur, l’écoute psychanalytique, c’est plus que jamais une écoute « active », au sens de la présence investie, au beau milieu d’une forme d’inertie imposée par un virus coriace, une inertie globale qui invite parfois un chaos intérieur, un virus dont la puissance ne cesse de rappeler par contraste notre fragilité.
Ainsi donc, si chacun d’entre nous s’en accommode, à sa manière, comblant la privation du grand écran par celui du téléviseur ou de l’ordinateur, a peut-être multiplié son temps de lecture par deux ou par trois, réaménagé plusieurs fois l’espace intérieur de son habitation, réchauffé au micro-onde les plats à emporter cuisinés par son restaurateur attitré, et organisé des réunions familiales et amicales par écran interposé, quelque chose ne change pas : l’écoute du psychanalyste.
Autrement dit, pendant que nous faisons bouger une multitude de petites choses pour contrecarrer l’inertie mortifère imposée par des confinements à répétition, des couvre-feux dont le nom ne nous était connu qu’à travers les livres d’histoire, eh bien le côté immuable, en apparence tout au moins dans sa pratique, de la psychanalyse, est sans doute des plus rassurants, des plus nécessaires, occupe plus que jamais sa place :
C’est tout de même à partir du divan que nous avons, analystes et analysants, le plus large point de vue, la possibilité d’observer son monde, le monde, à 360 degrés, et au-delà des horizons visibles, au sens où le cercle n’est pas vraiment fermé, il donne accès à d’autres, pour peu qu’on s’y intéresse de plus près. Dans l’histoire actuelle du monde, existe une multitude d’histoires individuelles impactées par les mouvements ou l’inertie du monde.
Le particulier n’existe qu’inclus dans le collectif, qu’on le veuille ou non, plus ou moins, mais toujours, l’un concerne l’autre, le divan s’attache au particulier parvenant plus ou moins facilement à exister dans un environnement plus vaste.
Ainsi donc, nous voilà partis pour une nouvelle année, qui pour l’heure n’a pas grand-chose de nouveau si ce n’est par les chiffres qui la désignent, mais nous savons bien que des changements sont déjà en cours, même s’ils sont invisibles à l’œil nu, c’est l’impermanence des choses, c’est le processus même de la vie.
Je vous propose donc d’accueillir 2021 à bras ouverts, de voir chacun, et de voir ensemble, ce qu’elle nous propose.
Nul doute qu’à un moment où à un autre, nous allons enfin nous retrouver, que cette expérience aura une fin, comme toutes celles avant elle, et que si l’avant et l’après ne seront très probablement pas aussi tranchés que ce qui a été parfois envisagé, le monde et ceux qui l’habitent seront un peu différents, pas tant que ça mais un peu quand même, traversés par une expérience inédite pour eux, pour nous (mais pas pour l’humanité dans son histoire).
Attachons-nous à ce qui se passe dans l’instant, à sa juste valeur, ce n’est pas Tout (il y a tant d’avant et tant d’après), ce n’est pas rien non plus (ça compte malgré tout), de manière à être plus en capacité de voir loin, beaucoup plus loin, non pas exactement ce qu’il y a au loin, c’est invisible, mais le seul fait de savoir qu’il y a quelque chose d’inconnu- un futur- c’est déjà un horizon.
Ceci peut valoir pour ce que nous vivons depuis environ un an, mais ceci vaut sans doute pour chaque histoire individuelle, autrement dit, c’est ce que nous enseigne, d’une certaine façon, l’expérience de la psychanalyse, le travail sur le divan de chaque individu. En tant que psychanalyste, nous pratiquons cela, à la manière dont M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir, si ce n’est tout à fait consciemment, à travers cette discipline qui consiste à revisiter les choses.
Cette double vision des choses, ce qui est, compris dans quelque chose de plus vaste, empêche finalement l’individu d’être acculé dans une situation qu’il ne maitrise pas, mais avec laquelle il peut composer, voire transformer...
Nous voilà donc prêts, au sein de la fédération, à nous adapter, à transformer, à continuer, avec vous.
Nous vous espérons, chacun, individuellement, en bonne santé, et vous souhaitons une bonne et heureuse année !
Nous espérons très fort vous retrouver à l’occasion de la conférence annuelle tenue par la FFDP, au dernier trimestre 2021, ainsi qu’au séminaire organisé par l’IPN, prévu en juin. ed
En effet, si les soutenances de mémoires ont pu avoir lieu normalement en septembre 2020, ces deux évènements nous ont beaucoup manqué, les prochains seront d’autant plus appréciés!
Bonne continuation à tous !
La présidente
Chrystel Benoit-Marhuenda
Eric RUFFIAT
Fondateur des Instituts Freudiens
1967-2017
Nouveauté !
module special fédérés :
Supervision de groupe (env 15 pers)
4 lundis par an
inscriptions à caroleipn@hotmail.fr
tarif 72 €/mois
places limitées
La Fédération Freudienne De Psychanalyse (F.F.D.P.) supervise les instituts freudiens® de psychanalyse, afin de permettre aux novices comme à l'élève analyste, d'aborder la psychanalyse au travers des différents courants qui la composent, sans qu'ils aient à en subir le côté "dogmatique".
Dans notre société et notre environnement en perpétuel mouvement, et devant la multitude de psychothérapies naissantes, la psychanalyse offre les bases les plus solides, et les éléments de connaissance nécessaires pour y voir clair.
Les Instituts Freudiens de Psychanalyse sont des centres de formation destinés à l'enseignement et la diffusion de la psychanalyse en France.
Plusieurs domaines d'application sont abordés, de l’initiation au perfectionnement, de l’enrichissement personnel au but professionnel, tous les niveaux sont accessibles.
Quinze instituts freudiens de psychanalyse proposent aujourd'hui en France des formations variées, de l'initiation aux cursus professionalisants afin de devenir Psychanalyste.